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de Bergius ; mais la gravure qui le représente dans son ouvrage est si defectueuse, qu’il est presque impossible de le reconnoîtroit.

Le Protea argentea ou arbre d’argent est le seul arbre naturel du pays, & le seul que la nature ait placé jusqu’à cent lieues dans les terres : toutes ces allées de chênes, de peupliers, de maronniers, & de noyers que nous admirons, sont venus des climats européens, & y ont dégénéré.

Cette contrée produit les animaux les plus rares : on y trouve des caméléopards ou girafes, des boucs sauteurs, des zèbres, des rhinocéros à deux cornes, des bufles de la plus grande espèce, dont la base des cornes est d’un poids énorme, des lions, des tigres, des éléphans, des élans, des coudouks, des loups, des chats sauvages, des petits boucs, dont les cornes sont faites en vis de pressoir, des cerfs, des gazelles, des hipopotames, des phoques connus vulgairement sous le nom de loups marins, & différentes espéces d’oiseaux de la plus grande beauté, dont la plupart n’ont été décrits par aucun voyageur.

La côte est fort poissonneuse & abondante en coquillages, de même qu’en plantes marines.

Les Hottentots, voisins du cap, se sont familiarisés avec les Hollandais ; ils élèvent des troupeaux qui sont presque toute leur richesse, & leur en vendent une partie. Leur principale nourriture consiste en mouton boucanné ; ils le mangent en guise de pain avec d’autres viandes fraîches, & quelquefois ils lui substituent un petit oignon farineux, qui, lorsqu’il est cuit sur la braise, a le goût de la châtaigne, ce qui lui a fait donner le nom de pain des Hottentots.

Ces peuples sont encore très-peu connus ; ils n’ont ni prêtres, ni temples, ni Dieux, ni savans. On sait seulement qu’ils