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ET A LA CHINE. Liv. IV.

La petite province Délaquelaque est située entre celles d’Anossie & d’Androué ; son terrain peu propre à la culture & couvert de roches ferrugineuses, ne laisse pas que d’être excellent pour le pâturage. Elle contient environ deux mille habitans gouvernés par quatre chefs.

La vallée d’Amboulle est une des plus belles Provinces de Madagascar, arrosée par une très-grande rivière, elle s’étend d’un côté jusqu’à Manatingue, & de l’autre elle est bornée par une chaîne de montagnes qui n’offre que trois passages. Les gorges sont couvertes de bois propres à la construction, & fertilisées par de petits ruisseaux ; cette vallée peut contenir quinze mille habitans gouvernés par douze chefs : les bêtes à cornes y deviennent plus grosses, & réussissent mieux que dans les autres Provinces.

Cet endroit dont le terrain peut se labourer, seroit propre à l’établissement d’une colonie ; elle pourroit subsister d’elle-même & devenir considérable, en y joignant la province de Manatingue. Lés Français l’ont autrefois habitée, & l’on voit encore un mur considérable de trois pieds de large, qui formoit l’enceinte de leur établissement, de même que le puits qu’ils y creusèrent. Quand les habitans eurent massacré tous les Européens, qui faisoient leur résidence au fort Dauphin, les Français de la vallée d’Amboulle périrent de misère, & furent tués par les Madégasses ; ils n’en épargnèrent que deux, l’un parce qu’il avoit épousé la fille d’un des chefs, & l’autre, parce qu’il commandoit dans un village.

On y trouve deux sources d’eaux minérales chaudes : elles ont le même degré de chaleur, le même goût & les mêmes propriétés, ce qui prouve qu’elles ont le même