ET A LA CHINE. Liv. IV. | 149 |
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Dampier (a[1]) parle des Coqs sauvages qu’il dit avoir vus aux
îles de Pulo-Condor, à Timor & à San-Yago : ces Coqs, suivant
son rapport, sont de la grosseur de nos corneilles, & leur
chant semblable à celui de nos coqs de basse-cour, est seulement
plus aigu. Mais Dampier n’avoit pas fait une étude particulière
de l’Histoire Naturelle, il n’a pas donné de l'oiseau
qu’il a observé, une description détaillée ; on ne peut d’après
ce qu’il en dit, le comparer avec le Coq domestique, & juger
de l’identité ou de la différence de leur espéce.
Gemelli Careri dit avoir apperçu des Coqs sauvages aux Philippines ; Mérolla prétend en avoir vu dans le royaume de Congo ; M. de Sonini qui a voyagé à la Guiane a, dit-il, entendu dans les forêts de cette vaste contrée, un chant semblable à celui de nos Coqs ; il a vu de loin les oiseaux qui le font entendre, il leur a trouvé de la ressemblance avec nos coqs, & il leur a apperçu une crête charnue sur la tête, & deux appendices aussi charnues sous la partie inférieure du bec vers sa base ; mais il n’a vu ces oiseaux que de loin, il n’a pu avoir en sa possession aucun individu de leur espéce ; il n’en a donc jugé que d’une manière absolument conjecturale : cependant cette observation seroit d’autant plus intéressante, que les premiers Auteurs qui ont écrit sur l’Amérique, s’accordent à assurer qu’il n’y avoit point de Coqs dans ce vaste continent, avant sa découverte. Coréal avance comme certain, que les poules ont été apportées au Brésil par les Espagnols, & il donne de cette assertion une preuve bien forte ; c’est que les Brasiliens eurent
- ↑ (a) Dampier, Nouv. Voy. autour du Monde, pag. 81.
Idem, Suite des Voyages de la Nouv. Holl. tom. V. pag. 61.