Page:Sonnerat - Voyage aux Indes orientales et à la Chine, tome 2.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée
139
ET A LA CHINE. Liv. V.

de devant, comme les Chinois ſe ſervent de baguettes. Ils étoient peureux, craintifs, aimoient beaucoup la chaleur, ſe tenoient toujours ramaſſés pour dormir, ſe couchoient ſur le côté, & cachoient leur tête entre les jambes de devant. Ils étoient toujours couchés ; ce n'eſt qu’en les ſecouant pluſieurs fois, qu’on venoit à bout de les faire remuer.

Quoique cet animal ſoit très lent dans ſa marche, & qu’il ſemble engourdi pendant le jour, il n’a aucun rapport avec l’Unau & l’ de M. Buffon.

Le nom de Aye-aye que je lui ai conſervé eſt un cri d’exclamation & d’étonnement des habitans de Madagaſcar ; nous ne le connoiſſons que depuis peu d'années, parce que nous fréquentons peu la côte de l’Oueſt, partie de cette île qu’il habite ; les habitans de la côte de l’Eſt m’aſſurèrent que c’étoit le premier qu'ils avoient vu.

Le grand Écureuil de la côte de Malabar.

Cette eſpèce eſt la plus grande connue ; elle eſt de la groſſeur du chat domeſtique, & a pour caractères,

Deux dents inciſives à chaque mâchoire; celles de la mâchoire inférieure plus fortes & plus longues.

Cinq doigts à chaque pied ; quatre doigts des pieds de devant        Pl. LXXXII. ſont garnis d'ongles crochus ; le cinquième ou intérieur eſt comme un moignon ou eſpéce de pouce qui a un ongle plat ; les doigts des pieds de derrière ſont tous garnis d'ongles crochus & très-forts ;

La queue eſt touffue, plus longue que le corps, & auſſi groſſe quand il l’hériſſe ; il la relève avec une agilité ſur-