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               ET A LA CHINE. Liv. IV.                              119


nourriture journalière de ses habitans ; on y recueille aussi des nids d’oiseaux qui sont fort estimés des Chinois.

Des Moluques.

LES Moluques forment un archipel considérable qui s’étend en longitude depuis Java jusqu’à la nouvelle Guinée : les terres des Papoux qui ne sont que des colonies des habitans de la nouvelle Guinée, en dépendent. Les Hollandais ont des comptoirs sur toutes les îles qui forment cet archipel ; mais à Banda & à Amboine ils ont des forts & des établissemens considérables. Pour se conserver le privilège exclusif des épiceries, ils ont même été jusqu’à mettre le feu dans les îles qui en produisoient aux environs : ces précautions sont inutiles, toutes les Moluques, les terres des Papoux, & même la nouvelle Guinée en produisent & en produiront tant quelles existeront. Lorsque les Français se procurèrent ces productions, ce ne fut ni à Banda ni à Amboine qu'ils les allèrent chercher , mais à Guébi & à Moar, Les vaisseaux Français se réfugièrent dans le port de Guebi, le plus beau port fans contredit des Moluques, que les Hollandais ne connoissoient point, puisque les Français ne le trouvèrent point habité : ils s’y établirent pendant que les Rois de Maba & de Patanie, & le Sultan de Tidor allèrent leur chercher les arbres précieux qui fournissent les épiceries ; ils les portèrent à l'île de France, où ils réussissent très-bien, (comme on l’a vu dans le chapitre de l’île de France), ainsi qu'à Cayenne, où ils en transportèrent peu de tems après.

Les habitans des îles Moluques sont en général très-baza