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qu’après deux ou trois cents ans d’existence.

Valdemar : On vit, ici, pendant trois cents ans ?

Volsius : Oui, Monsieur.

Valdemar : Vous n’avez donc pas de médecins ?

Volsius : Nous les avons imprudemment supprimés ! Depuis on a voulu en créer de nouveaux, mais ceux-là n’avaient pas eu le temps de bien apprendre la médecine, ce qui fait qu’ils guérissaient leurs malades.

Valdemar : Pardon… un petit renseignement s’il vous plaît. D’où vient qu’ici, je me sens léger comme un duvet ?… Je marche comme un papillon.

Tartelet : Et moi aussi, je lève sans le vouloir les pieds si haut, qu’il me semble que j’ai l’allure d’un coq.

Valdemar : Ou d’un dindon ! (Ils marchent en élevant beaucoup les jambes.)

Volsius : C’est tout simple, messieurs, vous faites, sur cette planète, pour agir et marcher, un effort égal à celui que vous faisiez sur la vôtre ?

Tartelet et Valdemar : Mais oui !

Volsius : Et comme la masse d’Altor est vingt fois plus petite que la terre, l’attraction vers le centre y est beaucoup plus faible, et votre force musculaire y paraît centuplée !

Tartelet : Ah !… Bon !… Bien !…

Valdemar : Très bien !… Je n’ai pas compris du tout.

Tartelet : En sorte que si je donnais ici des leçons de danse ?…

Volsius : Vous verriez vos élèves s’élever à une hauteur anormale.

Tartelet : Et si j’essayais un entrechat ?

Volsius (riant) : Vous pourriez vous envoler ?…

Valdemar : Pas de bêtises !… N’entrechatez pas Tartelet.