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On pourrait d’ailleurs se figurer celle-ci sous le point de vue que nous avions adopté tout à l’heure, c’est-à-dire la considérer comme définissant un mouvement. Il suffit d’imaginer un insecte très petit, qui, en tout point où il se trouve, se meut dans la direction de la force magnétique en ce point. Cette direction changeant au fur et à mesure du mouvement, il ne suivrait pas, bien entendu, une ligne droite, mais une courbe qui est la ligne de force.

Un autre exemple suffisamment connu est celui des « lignes de plus grande pente » que l’on peut tracer sur un terrain. La direction d’une telle ligne en un point quelconque est celle suivant laquelle se mettrait à descendre une goutte d’eau abandonnée en ce point. S’il se faisait (grâce à la faiblesse de la pente, au frottement, etc…) que cette goutte d’eau, dans sa descente, n’acquière jamais de vitesse notable, sa trajectoire dessinerait précisément une ligne de pente.

Comme les lignes de force de tout à l’heure, ces lignes de pente ne se croisent pas, du moins en plein parcours. Deux gouttes d’eau cheminant comme il vient d’être indiqué (toujours sans acquérir de vitesses notables) ou bien suivent la même ligne de pente de manière à ce que l’une suive exactement les traces