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le résultat négatif obtenu par Crémieu ; on invoqua en particulier une compensation due à l’écran conducteur immobile parallèle au disque et portant une charge égale et opposée à celle qui tourne. On pensait que le mouvement du disque pouvait produire, par entraînement de cette charge opposée, un courant de conduction dans l’écran qui compensait l’effet du courant de convection. Alfred Potier, à l’instigation de qui le Traité de Maxwell fut traduit en français, penchait vers cette manière de voir et eut à ce sujet avec Poincaré une correspondance qu’a publiée la revue l’Éclairage électrique. J’ai admiré, en la relisant récemment, avec quelle sûreté de vision théorique Poincaré maintient inébranlablement qu’aucune compensation de ce genre n’est possible. L’expérience devait peu après lui donner raison lorsque Crémieu et Pender eurent dégagé les causes expérimentales du désaccord et retrouvé, avec plus de précision, les résultats primitifs de Rowland. Cette discussion fut pour Poincaré l’occasion de retourner sous toutes ses faces la question du courant de convection, de confronter les diverses théories électrodynamiques d’Ampère, d’Helmholtz, de Maxwell, de pousser, avec la parfaite clarté qui lui était propre, chacune de ces théories