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Messie.

le faux-Messie Barchochebas, à la tête d’une armée. L’Empereur envoya contre lui Julius Severus, qui après plusieurs rencontres enferma les révoltés dans la ville de Bither ; elle soutint un siège opiniâtre & fut emportée, Barchochebas y fut pris & mis à mort. Adrien crut ne pouvoir mieux prévenir les continuelles révoltes des Juifs qu’en leur défendant par un édit d’aller à Jérusalem ; il établit même des gardes aux portes de cette ville, pour en défendre l’entrée aux restes du peuple d’Israël.

On lit dans Socrate, historien ecclésiastique,[1], que l’an 434 il parut dans l’île de Candie un faux-Messie qui s’appelait Moïse. Il se disait l’ancien libérateur des Hébreux ressuscité pour les délivrer encor.

Un siècle après, en 530, il y eut dans la Palestine un faux-Messie nommé Julien ; il s’annonçait comme un grand conquérant, qui à la tête de sa nation détruirait par les armes tout le peuple chrétien ; séduits par ses promesses, les Juifs armés massacrèrent plusieurs Chrétiens. L’empereur Justinien envoya des troupes contre lui ; on livra bataille au faux-Christ, il fut pris & condamné au dernier supplice.

Au commencement du 8e siècle, Serenus Juif Espagnol, se porta pour Messie, prêcha, eut des disciples, & mourut comme eux dans la misère.

Il s’éleva plusieurs faux-Messies dans le douzième siècle. Il en parut un en France sous

  1. Socr. Hist. eccl. l. 2. chap. 38.