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Apocalypse

mais enfin, c’est ce que dit l’Apocalypse au chap. 21.

Si Justin est le premier qui attribue l’Apocalypse à St. Jean, quelques personnes ont récusé son témoignage, attendu que dans ce même dialogue avec le Juif Triphon, il dit que selon le récit des apôtres, Jésus-Christ en descendant dans le Jourdain, fit bouillir les eaux de ce fleuve, & les enflamma, ce qui pourtant ne se trouve dans aucun écrit des apôtres.

Le même St. Justin cite avec confiance les oracles des Sibylles ; de plus, il prétend avoir vu les restes des petites maisons où furent enfermés les soixante & douze Interprètes dans le phare d’Égypte du tems d’Hérode. Le témoignage d’un homme qui a eu le malheur de voir ces petites maisons, semble indiquer que l’auteur devait y être renfermé.

Saint Irénée qui vient après, & qui croyait aussi le règne de mille ans, dit qu’il a appris d’un vieillard, que St. Jean avait fait l’Apocalypse. Mais on a reproché à St. Irénée d’avoir écrit qu’il ne doit y avoir que quatre Évangiles, parce qu’il n’y a que quatre parties du monde, & quatre vents cardinaux, & qu’Ézéchiel n’a vû que quatre animaux. Il appelle ce raisonnement une démonstration. Il faut avouer que la manière dont Irénée démontre, vaut bien celle dont Justin a vu.

Clément d’Alexandrie ne parle dans ses Electa, que d’une Apocalypse de St. Pierre dont on faisait très grand cas. Tertullien, l’un des