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Histoire du Christianisme.

bonté paternelle, leur fournissant des subsistances & des voitures jusqu’aux confins de son empire.

Toute l’Asie, toute l’Afrique, la moitié de l’Europe, tout ce qui appartient aux Anglais, aux Hollandais dans l’Amérique, toutes les hordes Américaines non domptées, toutes les terres australes, qui sont une cinquième partie du globe, sont demeurées la proye du démon, pour vérifier cette sainte parole : il y en a beaucoup d’appelés mais peu d’élus ; s’il y a environ seize cents millions d’hommes sur la terre, comme quelques doctes le prétendent, la sainte Église Romaine catholique universelle en possède à peu près soixante millions, ce qui fait plus de la vingt-sixième partie des habitans du monde connu.


LE CIEL DES ANCIENS.



Si un ver à soye donnait le nom de Ciel au petit duvet qui entoure sa coque, il raisonnerait aussi bien que firent tous les anciens, en donnant le nom de Ciel à l’atmosphère, qui est, comme dit très-bien M. de Fontenelle dans ses mondes, le duvet de notre coque.

Les vapeurs qui sortent de nos mers & de notre terre, & qui forment les nuages, les météores & les tonnerres, furent pris d’abord pour la demeure des dieux. Les dieux descendent toûjours dans des nuages d’or chez Ho-