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Catéchisme Chinois.

vertus, & dans le culte d’un Dieu simple & universel, que je veux vivre, loin des chimères des sophistes, & des illusions des faux prophètes. L’amour du prochain sera ma vertu sur le trône, & l’amour de Dieu ma religion. Je mépriserai le dieu Fo, & Laotzée, & Vitsnou qui s’est incarné tant de fois chez les Indiens, & Sammonocodom qui descendit du ciel pour venir joüer au cerf volant chez les Siamois, & les Camis qui arrivèrent de la Lune au Japon.

Malheur à un peuple assez imbécile & assez barbare pour penser qu’il y a un Dieu pour sa seule province : c’est un blasphème. Quoi ? la lumière du soleil éclaire tous les yeux, & la lumière de Dieu n’éclairerait qu’une petite & chétive nation dans un coin de ce globe ! quelle horreur ! & quelle sottise ! La Divinité parle au cœur de tous les hommes, & les liens de la charité doivent les unir d’un bout de l’univers à l’autre.

Cu-su.

Ô sage Kou ! vous avez parlé comme un homme inspiré par le Chang-ti même ; vous serez un digne prince. J’ai été votre docteur, & vous êtes devenu le mien.