Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 1.djvu/229

Cette page n’a pas encore été corrigée

rien, mais qui est fâché d’être reçu partout avec l’air de la protection ou du mépris, qui voit évidemment que plusieurs monsignors n’ont ni plus de science, ni plus d’esprit, ni plus de vertu que lui, & qui s’ennuie d’être quelquefois dans leur antichambre, quel parti doit-il prendre ? celui de s’en aller.

enfer

Dès que les hommes vécurent en société, ils durent s’apercevoir que plusieurs coupables échappaient à la sévérité des loix ; ils punissaient les crimes publics ; il fallut établir un frein pour les crimes secrets ; la religion seule pouvait être ce frein. Les Persans, les Chaldéens, les Égyptiens, les Grecs, imaginèrent des punitions après la vie, & de tous les peuples anciens que nous connaissons, les Juifs furent les seuls qui n’admirent que des châtiments temporels. Il est ridicule de croire ou de feindre de croire, sur quelques passages très-obscurs, que l’enfer était admis par les anciennes loix des Juifs, par leur Lévitique, par leur Décalogue, quand l’auteur de ces loix ne dit pas un seul mot qui puisse avoir le moindre rapport avec les châtiments de la vie future. On serait en droit de dire au rédacteur du Pentateuque, Vous êtes un homme inconséquent & sans probité, comme sans raison, très-indigne