Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 1.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

point que sa personne était composée de deux natures, & de deux volontés ; il voulut que ces grands mystères fussent annoncés aux hommes dans la suite des temps, par ceux qui seraient éclairés des lumières du Saint-Esprit. Tant qu’il vécut il ne s’écarta en rien de la loi de ses pères ; il ne montra aux hommes qu’un juste agréable à Dieu, persécuté par ses envieux, & condamné à la mort par des magistrats prévenus. Il voulut que sa sainte Église établie par lui fît tout le reste.

Joseph, au chap. XII de son Histoire, parle d’une secte de Juifs rigoristes, nouvellement établie par un nommé Judas Galiléen. Ils méprisent, dit-il, les maux de la terre ; ils triomphent des tourments par leur constance ; ils préfèrent la mort à la vie lorsque le sujet en est honorable. Ils ont souffert le fer & le feu, & vu briser leurs os, plutôt que de prononcer la moindre parole contre leur législateur, ni manger des viandes défendues.

Il paraît que ce portrait tombe sur les judaïtes, & non pas sur les esséniens. Car voici les paroles de Joseph. Judas fut l’auteur d’une nouvelle secte, entièrement différente des trois autres, c’est-à-dire des saducéens, des pharisiens & des esséniens. Il continue & dit ; Ils sont Juifs de nation ; ils vivent unis entre eux, & regardent la volupté comme un vice ; le sens naturel de cette phrase fait voir que c’est des judaïtes dont l’auteur parle.

Quoi qu’il en soit, on connut ces judaïtes avant