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Éclairé par vous-même, et plein de vos discours,
De vos nobles leçons salutaire interprète,
Mon esprit suit le vôtre, et ma voix vous répète.
   Que conclure à la fin de tous mes longs propos ?
C’est que les préjugés sont la raison des sots ;
Il ne faut pas pour eux se déclarer la guerre :
Le vrai nous vient du ciel, l’erreur vient de la terre ;
Et, parmi les chardons qu’on ne peut arracher,
Dans les sentiers secrets le sage doit marcher.
La paix enfin, la paix, que l’on trouble et qu’on aime,
Est d’un prix aussi grand que la vérité même.



PRIÈRE.

O Dieu qu’on méconnaît, ô Dieu que tout annonce,
Entends les derniers mots que ma bouche prononce ;
Si je me suis trompé, c’est en cherchant ta loi.
Mon coeur peut s’égarer, mais il est plein de toi.
Je vois sans m’alarmer l’éternité paraître ;
Et je ne puis penser qu’un Dieu qui m’a fait naître,
Qu’un Dieu qui sur mes jours versa tant de bienfaits,
Quand mes jours sont éteints me tourmente à jamais.