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348 VARIANTES DU CHANT XXI.

Et l'arracher au joug de son vainqueur.

Le fier Cliandos, malgré tout son courage, JN 'ayant pu vaincre au grand jeu des deux dos Cette Pucelle et si iielle et si sage, Se consolait avec son jeune page. La nuit versait ses humides pavots; L'Anglais confus poursuivait son voyage Devers son camp; et le roi fortuné, Par un sentier, du chemin détourne, Près d'Orléans rejoignit son armée Au point du jour, au pied d'un petit fort

  • Quc négligeait le bon duc de Bedfort.
  • Ce fort touchait à la ville investie...

La suite comme au quinzième chant de notre édition, jusqu'à ce vers

  • Va retrouver tout ce qu'il a perdu.

On lit ensuite :

Le beau Dunois, après tant d'aventures, Se retrouvant auprès de Jeanne d'Arc, Avait reçu du dieu qui porte un arc De nouveaux traits et de vives blessures; Depuis ce jour qu'ils s'étaient vus tout nus. Ce dieu malin, qui jamais ne s'habille, Lui suggérait, pour cette auguste fille, De grands désirs aux héros très-connus. Mais ce Dunois, si fier et si sensible, Si beau, si frais, si poli, si loyal. Ne savait pas ((u'il avait un rival. Et le rival de tous le plus terrible.

Mon cher lecteur me semble assez instruit' Que quand Dunois aux Alpes fut conduit, Il y vola siu- la noble monture Tant célébrée en la sainte Écriture. La nuit des temps cache encore aux humains De l'àne ailé quels étaient les desseins. Quand il avait sur ses ailes dorées Porté Dunois aux lombardes contrées. De ce héros cet âne était jaloux- Plus d'une fois, en portant la Pucelle, Au fond du cœur...

La suite comme au vingtième cliant, jusqu'à ce vers :

  • L'abbé Trithème, esprit sage et discret.

Après celui-ci :

  • Que son Dunois n'avait pas encor fait,

on lit :

Son cœur s'émut, tous ses sens se troublèrent; Sur son visage un instant de pâleur

1. Voyez les variantes du chant XX, vers 7ô.

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