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CHANT XVIII[1].





Argument.- Disgrâce de Charles et de sa troupe dorée.






Je ne connais dans l’histoire du monde
Aucun héros, aucun homme de bien,
Aucun prophète, aucun parfait chrétien,
Qui n’ait été la dupe d’un vaurien,
Ou des jaloux, ou de l’esprit immonde.



La Providence en tout temps éprouva
Mon bon roi Charle avec mainte détresse[2] .

  1. Ce chant a paru, pour la première fois, avec les Contes de Guillaume Vadé.

    L’auteur l’a, joint aux nouvelles éditions de la Pucelle, avec quelques changements. (K.) — Les Contes de Guillaitme Vadé furent publiés en 1764, deux ans
    après la première édition avouée de la Pucelle. Ils contiennent un Chant détaché d’un poème épique de la composition de Jérôme Carré, trouvé dans ses
    papiers après le décès dudit Jérôme: c’est celui qui forme maintenant le dix-huitième chant de la Pucelle, à laquelle il ne fut réuni qu’en 1773. Voltaire le désigne ordinairement sous ce titre : la Capilotade. La composition en était achevée en 1761. Voltaire l’avait entrepris pour immoler à sa vengeance ses ennemis et ceux de la raison : « Frère Thieriot, écrivait-il à d’Alembert le 6 janvier 1761, frère Thieriot saura que la capilotade est achevée, et qu’elle forme un chant de Jeanne par voie de prophétie, ou à peu près. Dieu m’a fait la grâce de comprendre que, quand on veut rendre les gens ridicules et méprisables à la postérité, il faut les nicher dans quelque ouvrage qui aille à la postérité. »

    Les notes de ce chant, qui portent la date de 1764, sont empruntées au volume des Contes de Vadé. (R.)
  2. Bertin, dans son Voijage de Bourgogne, n’a pas craint d’entrer en concurrence avec Voltaire. Voici en quels termes il rappelle les malheurs de l’amant
    d’Agnès :
    Vous le savez : en naissant rebuté
    Ses chers parents ne l’ont jamais gâté ;
    De tous ses droits dépouillé par sa mère,
    Seul fils, du trône écarté par son père,
    Par gens de loi contre les lois proscrit,
    Exil, affronts, besoins, tout il souffrit,
    L’absence même, en amour si cruelle.
    Beauté touchante, et douce autant que belle,