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À la fin d’octobre, Voltaire apprit que la Pucelle était imprimée[1]. L’édition que je crois la première est intitulée La Pucelle d’Orléans, poëme divisé en quinze livres, par M. de V***, Louvain, 1755, in-12 de 161 pages, plus le faux titre, le titre, et une préface de deux pages. Sur le faux titre, on lit seulement : La P… d’O…, poème divisé en quinze livres. Le volume finit par trois lignes de points, et ces mots : Cœtera desunt.

Dans sa lettre à l’Académie française, de novembre 1755, Voltaire dit l’édition faite à Francfort, quoiqu’elle soit annoncée de Louvain ; il parle même de deux autres éditions exécutées, dit-il, en Hollande.

L’existence des réclames au bas de chaque page indique une impression faite hors de France. Je n’ai pas la témérité de contredire l’assertion de Voltaire sur Francfort ; mais, en quelque lieu que cette édition ait été faite, je crois qu’on la doit au capucin Maubert. C’est à lui que Voltaire a toujours persisté à en faire honneur, si honneur y a ; c’est à lui seul qu’il s’attache dans une phrase ajoutée, en 1773, à une note de la Préface de dom Apuleius Risorius, et dans une note ajoutée, la même année, au chant XXI.

Les quinze chants de l’édition de 1755 sont aujourd’hui les I, II, III, IV, V, VI, VII, X, XI, XII, XIII, XIV, XV, XX et XXI (sauf variantes considérables pour ces deux derniers).

Il serait fastidieux pour la plupart des lecteurs, et plus difficile encore, de donner une liste complète des éditions de la Pucelle. Je ne parlerai donc que de quelques-unes.

La Pucelle d’Orléans, poëme divisé en quinze livres, par M. de V***, Paris, 1756, petit in-12 de iv et 198 pages. Le frontispice est orné d’un portrait de Voltaire couronné de lauriers, avec cet exergue : Père des poètes. Pour le texte, elle ne diffère pas de l’édition de 1755. Seulement le quinzième chant n’est pas terminé par des points, et se trouve ainsi donné pour complet.

La Pucelle d’Orléans, poëme héroï-comique, nouvelle édition, sans faute et sans lacune, augmentée d’une épître du P. Grisbourdon à M. de Voltaire, et un jugement sur le poëme de la Pucelle à M.***, avec une épigramme sur le même poëme, en dix-huit chants ; Londres, 1756, in-32 de ij et 240 pages.

Les chants VIII et XI de 1755 forment, dans l’édition de 1756, les chants VIII et IX, XII et XIII. Le chant de Corisandre y est imprimé pour la première fois, toutefois avec les dix-neuf premiers vers du chant XV de 1755, qui sont aujourd’hui en tête du chant XXI. Le chant XVIII, dont un fragment de 155 vers formait le chant XV en 1753, est en entier dans l’édition de 1756, tel qu’on le lit aujourd’hui dans les variantes du chant XXI ; et il y a 329 vers, quoique n’ayant qu’un prologue de 12 vers, au

  1. Lettres à d’Argental, du 29 octobre ; à Thieriot, du 8 novembre 1755.