590 VARIANTES DU TEMPLE DU GOUT.
Paris : on leur applaudit égalonieiil à tous deux. De rapporter ce qui fut dit à cette occasion par les Grecs et les Latins qui étaient là et qui les enten- daient, cela serait beaucoup trop long; il n'est ici question que des Français. La Critique m'aperçut : « Ah! ah! me dit-elle, vous êtes bien hardi d'en- trer. » Je lui répondis humblement : « Dangereuse déesse, je ne suis ici que parce que ces messieurs l'ont voulu ; je n'aurais jamais osé y venir seul.
Je veux bien, dit-elle, vous y soutTrir à leur considération; mais tâchez
de profiter de tout ce qui se fait ici.
Surtout iiardez-vous bien de rire Dos auteurs que vous avez vus; Cent petits rivaux inconnus Crieraient bientôt à la satire. Corrigez-vous, sans les instruire. Donnez plus d'intrigue à Brutus, Plus de vraisemblance à Zaïre; Et, croyez-moi, n'ouljHez plus Que vous avez fait Artémire. »
Je vis bien qu'elle en allait dire davantage ; elle me parlait déjà d'un certain Philoctète : je m'esquivai, etc.
Après « il n'est ici question que des Français ». on lisait dans une
autre édition :
Cependant le cardinal et l'abbé étaient arrivés à l'autel du dieu, et je m'y glissai sous leur protection.
Je vis ce dieu tout à mon aise; Je vis ses naïves beautés, Ses élégantes propretés. Ses atours n'ont rien qui ne plaise; Mais s'il est mis à la française. Si par nos mains il est orné. Ce dieu toujours est couronné D'un diadème qu'au Parnasse, etc.
Page 568, vers 28. — Premières éditions :
Sur son front règne la sagesse,
Son air est tendre, ingénieux;
Les amours ont mis dans ses yeux
Le sentiment et la finesse.
Le Maure à ses autels chantait' ;
Pclissier près d'elle exprimait
De LuUi toute la tendresse;
Légère et forte en sa souplesse,
La vive Camargo^ sautait
A ces sons brill.tnts d'allégresse
Et de Rébel et de Mouret;
��1. M"""» Le Maure et Pélissicr, célèbres chanteuses do l'Opéra. {Xole de Voltaire, 1733.)
2. M"e Camargo, la première qui ait dansé comme un homme. {Id., 1"33.)
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