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ooO AVERTISSEMENT.

et do Zaïre, d'oiov jii2;cr les poëlos du siècle passé, trouver dos défauts dans Corneille, dans Racine, dans Despréaux, et apprécier ce qu'on était convenu d'admirer. Cependant un demi-siècle s'est écoulé, et il n'y a peut- être pas un seul des jugements du Temple du (ioàl qui ne soit devenu l'opi- nion générale des hommes éclairés.

Nous croyons devoir dire un mot dos variantes de ce poëme.

La Critiijue conseillait à M. de Voltaire de ne point faire de vers dans sa vieillesse, et de ne pas aller en Allemagne. 11 n'a point profité de ces conseils, et nous y aurions beaucoup perdu s'il avait suivi le premier. Il a laissé sub.sister ces vers pour éviter apparemment qu'on lui reprochât de les avoir ôtés : mais il a suppriuK'

Donnez jtlus d'intrigue à Brutus, Plus do vraiseml)lancc à Zaïre;

parce que ces conseils de la Critique étaient moins l'expression de son juge- ment qu'un sacrifice qu'il faisait à l'opinion publique du moment.

Il a supprimé également quelques louanges qui n'étaient que des com- pliments de société, et qui, dans un ouvrage lu par toute l'Europe et des- tiné pour la postérité, auraient contrasté avec les jugements sévères, mais justes, que contient le reste du poëme.

Il n'a pas cru devoir conserver non plus les éloges qu'il avait donnés (l'abord au cardinal de Fleury, parce que le cardinal se rendit, peu de temps après, l'instrument de la haine des cagots contre M. de Voltaire, quoiqu'il les méprisât autant que M. de Voltaire lui-même pouvait les mépriser.

Toutes les fois qu'un homme de lettres loue un ministre ou un prince, il conserve le droit d'effacer ses éloires s'ils cessent de les mériter.

��sonnage appelé Kafener est ovidcmment Falkcner, à qui est dédiée Zaïre: voyez tome l'T, du Théâtre, page 5i7.

Beaucoup d'épigrammes furent lancées contre le Temple du Goût. Boindin, qui se reconnut dans Bardus ou Bardou, avait aussi fait une comédie qu'il intitula Polichinelle sur le Parnasse, et qu'il lut en plein café. Boindin voulait aussi faire graver un dessin où tous les personnages du Temple du Goût figuraient. Polichi- nelle est au milieu, Rollin est ininnîdiatemont au-dessous, ayant à ses côtés les demoiselles Lecouvreur et Salle; Voltaire était représenté en malade. Le lieu de la scène est orné de seringues et autres instruments des apothicaires. (B.)

Voyez Gustave Desnoiresterres, Voltaire àCirey, pp. 15-18.

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