STANCES, 539
��Les dévols s'en voulaient servir Pour me lapider dans l'église.
Mais je sais ce qu'ont ordonné Les maximes de l'Évangile : En bon chrétien j'ai pardonné Au méchant comme à l'imbécile.
��XXXIY. A MADAME LULLIN,
DE GENÈVE 1.
��A Fcrney, le IG novembre 1773.
Hé quoi ! vous êtes étonnée Qu'au bout de quatre-vingts hivers j\la musc faible et surannée Puisse encor fredonner des vers?
Quelquefois un peu de verdure Rit sous les glaçons de nos champs ; Elle console la nature, Mais elle sèche en peu de temps-.
Un oiseau peut se faire entendre Après la saison des beaux jours ; Mais sa voix n'a plus rien de tendre, Il ne chante plus ses amours.
1. Ces stances circulèrent et ont été imprimées comme adressées à M""^ du Deffant : ce qui blessa beaucoup cette dame, qui ne pouvait digérer qu'on l'appelât bergère et ma chère. Ce n'est que depuis 1817 qu'on leur a mis leur véritable adresse. (B.)
'2. Après la seconde stance, l'auteur a retranché celle-ci :
Du soin d'un ténébreux nuage Un rayon s'écliappe et nous luit; ■ Mais bientôt il cède à l'orage Qui nous replonge dans la nuit.
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