STR LA PAIX DE 173(5. i:}o
Ont ébranlé les fondements,
Fléaux que le ciel en colère
Sur ce malheureux hémisphère
A fait éclater tant de fois,
Sont moins affreux, sont moins sinistres,
Que rambition des ministres
Et que les discordes des rois.
De l'Inde aux bornes de la France,
Le soleil, en son vaste tour,
Ne voit qu'une famille immense.
Que devrait gouverner l'Amour.
Mortels, vous êtes tous des frères ;
Jetez ces armes mercenaires :
Que cherchez-vous dans les combats?
Quels biens poursuit votre imprudence ?
En aurez-vous la jouissance
Dans la triste nuit du trépas?
Ëncor si pour votre pa^'ie Vous saviez vous sacrifier! Mais non ; vous vendez votre ^ie Aux mains qui daignent la payer. Vous mourez pour la cause inique De quelque tyran politique Que vos yeux ne connaissent pas : Et vous n'êtes, dans vos misères, Que des assassins mercenaires \rmés pour des maîtres ingrats.
Tels sont ces oiseaux de rapine.
Et ces animaux malfaisants.
Apprivoisés pour la ruine
Des paisibles hôtes des champs :
Aux sons d'un instrument sauvage.
Animés, ardents, pleins de rage,
Ils vont, d'un vol impétueux,
Sans choix, sans intérêt, sans gloire,
Saisir une folle victoire
Dont le prix n'est jamais pour eux.
superbe, ô triste Italie!
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