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406 ODE I.

Vous fîtes révérer vos lois. Ah ! n'étes-vous plus notre mère, Geneviève ? ou notre misère Est-elle moindre qu'autrefois?

Regardez la France en alarmes, Qui de vous attend son secours ! En proie à la fureur des armes. Peut-elle avoir d'autre recours? Nos fleuves, devenus rapides Par tant de cruels homicides, Sont teints du sang de nos guerriers: Chaque été forme des tempêtes Qui fondent sur d'illustres têtes, Et frappent jusqu'à nos lauriers.

Je vois en des villes brûlées Régner la mort et la terreur ; Je vois des plaines désolées Aux vainqueurs mêmes faire horreur. Vous qui pouvez finir nos peines. Et calmer de funestes haines. Rendez-nous une aimable paix ! Que Bellone, de fers chargée Dans les enfers soit replongée, Sans espoir d'en sortir jamais!

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