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400 LETTRE CRITIQUE.

Il y a lin jeune oflicier ' dont il dit dans ses notes que le cheval a été tué sous lui, et nous savons de science certaine, par le gaze- tier de Cologne, que ce cheval n'a eu que trois balles dans le corps, et qu'un maréchal a promis, foi d'homme d'honneur, de le guérir. Il y a bien d'autres impostures pareilles, qu'on relèvera, aussi l)ien que l'insolence de faire cinq ou six éditions de cette pièce ridicule, pour faire plaisir à son libraire. Kncore je lui l)ardonnerais s'il avait dit quelque petit mot de moi, et s'il avait parlé de ma beauté à propos de la bataille de Fontenoy. Il pou- \ait très-bien dire qu'un de ces jeunes officiers, dont il vante les grâces, a été amoureux deux jours d'une de mes cousines, et qu'il voulut même lui faire une infidélité pour moi, le premier jour : et assurément on peut dire que ma cousine ne me valait pas ; elle a trois ans et demi de i)liis que moi, et elle est toute engoncée. C'est de quoi je veux vous entretenir ce soir à fond, car, en vérité, je suis très-fàchée contre ma cousine.

Adieu, monsieur, le cavagnole- m'attend.

1. Le marquis de Xiincnès.

2. Jeu de cartes fort en vogao.

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