Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/411

Cette page n’a pas encore été corrigée

■ir: POliMH \)E l'ONTKXOV. 39.5

Ces premiers fondements* de l'empire des lis, Par les mains de mon roi pour jamais affermis.

Déjà Tournay se rend, déjà (land s'épouvante : Cliarles-Quint s'en émeut; son ombre gémissante Pousse un cri dans les airs, et fuit de ce séjour Où pour vaincre autrefois le ciel le mit au jour : Il fuit; mais quel objet pour cette ombre alarmée! Il voit ces vastes champs couverts de notre armée ; L'Anglais deux fois vaincu, cédant de toutes parts. Dans les mains de Louis laissant ses étendards ; Le Belge en vain caché dans ses villes tremblantes ; Les murs de Gand- tombés sous ses mains foudroyantes; Et son char de victoire, en ces vastes remparts,

rjilcrasant le berceau du plus grand ^ des césars ; Ostende, qui jadis a, durant trois années*, Bravé de cent assauts les fureurs obstinées. En dix jours à Louis cédant ses murs ouverts. Et l'Anglais frémissant sur le trône des mers. Erançais, heureux guerriers, vainqueurs doux et terribles, Revenez, suspendez dans nos temples paisibles Ces armes, ces drapeaux, ces étendards sanglants; Que vos chants de victoire animent tous nos chants : Les palmes dans les mains nos peuples vous attendent; Nos cœurs volent vers vous, nos regards vous demandent : Vos mères, vos enfants, près de vous empressés, Encor tout éperdus de vos périls passés, Vont baigner, dans l'excès d'une ardente allégresse, Vos fronts victorieux de larmes de tendresse. Accourez, recevez, à votre heureux retour, Le prix de la vertu par les mains de l'amour.

��1. Tournay, principale ville des Français sous la première race, dans laquelle on a trouvé le tombeau de Childéric. {Note de Voltairp.)

2. La ville de Gand soumise à Sa Majesté le il juillet, après la défaite d'un corps d'Anglais par M. du Cliaila, à la tète des brigades de Grillon et de Norman- die, le régiment de Grassin. (Id.)

3. Des césars modernes. {Id.) — Comme Voltaire l'a dit dans un vers ci-dessus, c'est à Gand que Charles-Quint avait reçu le jour. (B.)

i. Elle fut prise en 1604 par Ambroisc Spinola, après trois ans et trois mois de siège. {Note de Voltaire.)

��FIN DU POEME DE FONTENOY.

�� �