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��[i78] POEME DE FONTENOV. 38i)

Paraissez, vieux soldats', dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort, que de près vous bravez. Venez, vaillante élite, honneur de nos armées; Partez, flèches de feu, grenades- enflammées. Phalanges de Louis, écrasez sous vos coups Ces combattants si fiers, et si dignes de vous. Richelieu, qu'en tous lieux emporte son courage, Ardent, mais éclairé, vif à la fois et sage, Favori de l'Amour, de Minerve et de Mars, Richelieu* vous appelle, il n'est plus de hasards : Il vous appelle; il voit d'un œil prudent et ferme Des succès ennemis et la cause et le terme ; Il vole, et sa vertu secondant vos grands cœurs, Il vous marque la place où vous serez vainqueurs.

D'un rempart de gazon, faible et prompte barrière Que l'art oppose à peine à la fureur guerrière, La Marck\ La Vauguyon^, Choiseul, d'un même efl"ort Arrêtent une armée, et repoussent la mort. D'Argenson, qu'enflammaient les regards de son père, La gloire de l'État, à tous les siens si chère, Le danger de son roi, le sang de ses aïeux. Assaillit par trois fois ce corps audacieux. Cette masse de feu qui semble impénétrable. On l'arrête; il revient, ardent, infatigable; Ainsi qu'aux premiers temps par leurs coups redoublés

��et plus exactes. 11 avait un véritable talent pour cette partie do la mécanique qui s'occupe de la perfection et de l'exactitude des instruments délicats. Son fils en a montre de plus grands pour la physique, pour la chimie, et les arts qui en dépendent. (K.)

1. Carabiniers, corps institué par Louis XIV. Ils tirent avec des carabines rayées. On sait avec quel éloge le roi les a nommés dans sa lettre. (Note de Voltaire.) — La lettre où le roi fait l'éloge des carabiniers est celle qu'il écrivit au camp devant ïournay, le 16 mai 1745, aux archevêques et évèquos, pour qu'ils eussent à faire chanter un Te Deiim. Elle est dans le Mercure de mai 1745, page 211. (B.)

2. Grenadiersà cheval, commandés par M. le chevalier de Grille; ils marchaient à la tète de la maison du roi. {Note de Voltaire.)

3. Le marquis d'Argenson, qui n'a point quitté le roi pendant la bataille, a écrit à M. de Voltaire ces propres mots : « C'est M. de Richelieu qui a donné ce conseil, et qui l'a exécuté. ■> [Id.)

4. M. le comte de La Marck, au poste d'Antoin. (Id.)

5. MM. de La Vauguyon, Choisoul-Meusc, etc., aux retranchements faits à la hâte dans le village de Fontenoy. M. de Créqui n'était point à ce poste, comme on l'avait dit d'abord, mais à la tète des carabiniers. (Id.) — C'était dans la variante du vers 172 que Voltaire avait parlé inexactement do Créqui. (B.)

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