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[tii] POËMI-: DK FONÏENOV. 385

De ses derniers césars occupant sa pensée ; Surtout ce peuple altier qui voit sur tant de mers Son commerce et sa gloire embrasser l'univers, Mais qui, jaloux en vain des grandeurs de la France, Croit porter dans ses mains la foudre et la balance: Tous marchent contre nous; la valeur les conduit, La bainc les anime, et l'espoir les séduit.

De l'empire français l'iudomptable génie brave auprès de son roi leur foule réunie. Des montagnes, des bois, des fleuves d'alentour. Tous les dieux alarmés sortent de leur séjour. Incertains pour quel maître en ces plaines fécondes Vont croître leurs moissons, et vont couler leurs ondes, ba Fortune auprès d'eux, d'un vol prompt et léger. Les lauriers dans les mains, fend les plaines de l'air; Elle observe Louis, et voit avec colère Oue sans elle aujourd'bui la valeur va tout faire.

Le brave Cumberland, fier d'attaquer Louis, A déjà disposé ses bataillons bardis : ^

Tels ne parurent point aux rives du^ Scamandre, Sous ces murs si vantés que Pyrrbus mit en cendre, (les antiques béros qui, montés sur un char, Combattaient en désordre, et marchaient-ay^ hasard : Mais tel fut Scipion sous les murs de Cartilage ; Tel son rival et lui, prudents avec courage, Déployant de leur art les terribles secrets. L'un vers l'autre avancés, s'admiraient de plus près.

L'Escaut, les enncmis,^^ les remparts de la ville, Tout présente la mort, et Louis est tranquille. Cent tonnerres de bronze ont donné le signal : D'un pas ferme et pressé, d'un front toujours égal. S'avance vers nos rangs la profonde colonne Oue la terreur devance, et la flamme environne. Comme un nuage épais qui sur l'aile des vents Porte l'éclair, la foudre et la mort dans ses flancs. Les voilà ces rivaux du grand nom de mon maître, Plus farouches que nous, aussi vaillants peut-être, Encor tout orgueilleux de leurs premiers exploits. Bourbons, voici le temps de venger les Valois,

Dans un ordre effrayant trois attaques formées Sur trois terrains divers engagent les armées. Le Français, dont Maurice a gouverné l'ardeur,

8. — POËME DE F0^TE^'0Y. 25

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