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iO AVERTISSEMENT DE BEUCHOT.

Les centons en français ne sont pas nombreux. Il en existe un intitulé le Siège de Paris et les vers de la Henriade de Voltaire distribués en une tragédie eyi cinq actes, terminée par le couronnement de Henri IV ; par l'auteur rf'Eulalie, aie des Préférences amoureuses, drame e?i cinq actes et en prose (feu Bohaire Dutheil), la Haye, et Paris, 1780, in-8° de qua- rante pages.

Avant Voltaire on avait chanté Henri IV en latin, en italien, et même en français. Claude Quillet, auteur de la Callipédie, avait composé une llenri- cias. Ce poërae latin était en douze chants ; il n'a point été imprimé ; le manuscrit était dans la bibliothèque du cardinal d'Estrées.

Jules Malmignati, poëte du dix-septième siècle, avait fait imprimer l'Enrico, ovvero Francia conquistata, poema eroico, Venise, 1623, in-8°. Villoison a, dans le Magasin encyclopédique, cinquième année, tome I", page 299, domné une notice de ce rare ouvrage. Le poëme italien est en vingt-deux chants. « Ce qu'il y a de plus remarquable dans le poëme de Malmignati, c'est que (chant VI, pages 129 et suivantes) Henri IV est enlevé au ciel, dans un char de feu, pendant la nuit, et y voit les places destinées aux princes chrétiens, et (chant XXII, pages 468 et suivantes) saint Louis lui apparaît et l'exhorte à embrasser la religion catholique; Henri se rend à ses instances; et le dénoiiment de la Henriade de Malmignati est le même que celui de la Henriade de Voltaire, qui lui est postérieure d'un siècle. » L'abjuration de Henri IV est un fait qui devait naturellement être la conclu- sion d'un poëme sur Henri. Le rapport qu'il y a entre les sixièmes chants des poëmes de Malmignati et de Voltaire prouve que tous deux avaient lu l'Enéide-, la source appartenait à l'un et à l'autre.

Sébastian Garnier, contemporain de Henri IV, avait publié, en 1593 et 1594, les huit derniers et les deux premiers chants d'un poëme de sa façon, intitulé la Henriade, qui devait avoir seize chants. Ce livre était telle- ment oublié fje pourrais dire inconnu) qu'il n'en est pas fait mention dans la première édition de la Bibliothèque historique de la France du P. Lelong, et que, dans la seconde édition de ce grand travail bibliographique, on ne parle que des huit derniers chants. Le succès de la Henrïade de Voltaire donna l'idée de réimprimer la Henriade et la Loyssée de Sébastian Gar- nier en un volume in-S". Ce fut en 1770 que, pour me servir des expressions de Voltaire dans une autre occasion, la nouvelle édition parut et disparut.

Ce n'est pas pour lutter avec Voltaire que M. Maizony de Laui-éal a composé la Petite Henriade, ou l'Enfance de Henri IV, poème en trois chants, 1824, in-18. « Le sujet de cette composition, dit l'auteur, est l'enfance et l'éducation de Henri IV. » Les vers sont alternativement de dix et de douze syllabes, ce qui est une nouveauté; les rimes ne sont pas croisées.

Plus ambitieux, l'abbé Aillaud, mort à la fin de 1826, avait fait impri- mer la Nouvelle Henriade, poème héroïque en douze chants, Montau- ban, 1826, in-S" de trente pages, ne contenant que le premier chant. La mort de l'auteur n'est peut-être pas la seule cause de l'interruption de l'im- pression. Dans les Observations sur la Henriade, qui forment la préface de

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