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VARIANTES DU CHANT VIII. 223

vers sur le coursier de Thrace, ont été repris par Voltaire on 1728; voyez les vers 133 et suivants.

Vers 20.'). — Cet épisode est bien moins orné et moins touchant dans les premières éditions. Le voici tel (ju'il se trouvait dans le poëme de la Ligue :

Du superbe d'Aumont la valeur indomptée

•Repoussait de Nemours la troupe épouvantée;

D'Ailly portait partout l'horreur et le trépas,

Los ligueurs ébranlés fuyaient devant ses pas :

Soudain, de mille dards affrontant la tempête.

Un jeune audacieux dans sa course l'arrête.

Ils fondent l'un sur l'autre à coups précipités :

La Victoire et la Mort volent à leurs côtés;

Ils s'attaquent cent fois, et cent fois se repoussent;

Leur courage s'augmente, et leurs glaives s'émoussent;

Défendus par leur casque et par leur bouclier.

Ils parent tous les traits du redoutable acier.

'Chacun d'eux, étonné de tant de résistance,

Respecte son rival, admire sa vaillance.

  • Enfin le vieux d'Ailly, par un coup malheureux,

■ Fait tomber à ses pieds ce guerrier généreux ;

  • Ses yeux sont pour jamais fermés à la lumière;
  • Son casque auprès do lui roule sur la poussière.
  • D'Ailly voit son visage : ô désespoir! 6 cris!

'Il le voit, il l'embrasse : hélas! c'était son fils! ' Le père infortuné, les yeux baignes de larmes, 'Tournait contre son sein ses parricides armes :

  • 0n l'arrête, on s'oppose à sa juste fureur.

'Il s'arrache en tremblant de ce lieu plein d'horreur; 'Il déteste à jamais sa coupable victoire;

  • 11 renonce à la cour, aux humains, à la gloire;

'Et se fuyant lui-même, au milieu des déserts,

  • II va cacher sa peine au bout de l'univers :

' Là, soit que le soleil rendît le jour au monde, 'Soit qu'il finît sa course au vaste sein de l'onde, 'Sa voix faisait redire aux échos attendris 'Le nom, le triste nom de son malheureux fils.

Ciel! quels cris effrayants se font partout entendre! Quels flots de sang français viennent de se répandre ! Qui précipite ainsi ces ligueurs dispersés? Quel héros, ou quel dieu, etc.

Vers i9'6. — Édition de 1723 :

Bois-Daufin les voit fuir, et, bouillant de courroux : «( Arrêtez, revenez, lâches ! où fuyez-vous?

Vers 299. — Édition de 1723 :

Il Arrêtez, rappelez votre antique vertu; Suivez mes pas, marchez, et vous avez vaincu. » Aussitôt, secouru de Beauvau, de Joyeuse, Du farouche Saint-Paul, et du brave Fosseuse.

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