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ACTE TROISIEME.

��SCENE I.

LÉLIE, MASSINISSE, assis, soldats romains, soldats

NUMIDES, dans renfoncomoiit, divisés en deux troupes. LÉLIE.

\ otre àmc impatiente était ti-op alarmée

Des liruits qu'a répandus l'aveugle renommée.

Qu'importe un vain discours du soldat répété

Dans le sein de l'ivresse et de l'oisiveté ?

Laissons parler le peuple ; il ne peut rien connaître :

11 veut percer en vain les secrets de son maître ;

Et ceux de Scipion, dans son sein retenus,

Seigneur, avant le temps ne sont jamais connus.

MASSINISSE.

Quelquefois un ])ruit sourd annonce un grand orage : Tout aveugle qu'il est, le peuple le présage ; Rien n'est à dédaigner : les publiques rumeurs Souvent aux souverains annoncent leurs malheurs. Je veux approfondir ces discours qu'on méprise. Expliquez-vous, Lélie, avec cette franchise Qu'attendent ma conduite et ma sincérité. Les Romains autrefois aimaient la vérité : Leur austère vertu, peut-être un peu farouche. Laissait leur cœur altier d'accord avec leur bouche. Auraient-ils aujourd'hui l'art de dissimuler? Après avoir vaincu n'oseriez-vous parler? Que pensez-vous, du moins, que Scipion prétende?

LÉLIE.

Scipion ne fait rien que Rome ne commande, Rien qui ne soit prescrit par nos communs traités; La justice et la loi règlent ses volontés. Rome l'a revêtu de son pouvoir suprême;

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