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TROISIÈME JO LUNEE. 533

HÉKACLIUS.

Cette couronne appartient à Frédéric ; il la méritée ; c’est à lui ([ifon doit la victoire.

FRÉDIOUIC.

Je n’ai voulu que briser le joug du tyran, et non pas ravir la couronne au légitime possesseur. Vous Tètes, c’est à vous de régner.

HKRACMUS.

Je ne sais si je l’oserai.

FUÉDÉUIC.

Pourquoi non ?

HKRACLIUS.

C’est que j’ignore si tout ce que je vois est mensonge ou vérité.

FRÉDÉRIC.

Comment ?

HÉRACLIUS.

C’est que je me suis déjà vu traité et vêtu en prince, et qu’ensuite j’ai repris mes anciens habits de peau,

U veut parler du cliàteau enchanté et de son Iiabit de gala.

I.ISirPO.

C’est moi qui vous ai tronq)é par mes enchantements ; je vous ai menti ; j’ai menti aussi à Frédéric, quand je lui prédis en Calabre des infortunes ; Dieu lui a donné la victoire ; je vous demande pardon à tous deux.

LIBIA.

J’implore à vos pieds sa grâce.

HÉRACLIUS.

Qu’il vive, pourvu qu’il n’use plus de sortilèges.

ASTOLPHE.

Et moi, si je peux mériter quelque chose de vous, je demande la grâce du fils de Phocas.

HÉRACLIUS.

Léonide fut mon frère ; nous fûmes élevés ensemble, qu’il soit mon frère encore.

LÉONIDE.

Je serai votre sujet soumis et fidèle.

HÉRACLIUS.

si par basard une grandeur si inespérée s’évanouit, je veux goûter un bonheur que je ne perdrai pas. Je donne la main à Cintia.