TROISIÈME JOURNÉE. 523-
ASTOLIMIE,
Ce serait donc la première vérité que le mensonge aurait dite.
pnocAS.
Mais afin qu’il ne reste aucun scrupule dans l’esprit de Léonide, explique-toi clairement.
ASTOLPHE.
Seigneur, puisque vous le savez, que puis-je dire ?
CINTIA.
Et toi, traître Lisippo, pourquoi viens-tu ici ?
LISIPl’O, à Phocas.
Seigneur, je vois la colère de la divinité pour laquelle je gardais le silence : ses sourcils froncés me menacent ; il n’est plus temps do feindi-o : Léonide est votre fils ; c’est assez que je l’affirme, et qu’Astolphe ne le nie pas.
PHOCAS.
C’est plus qu’il ne faut. Mes vassaux, mes sujets, Léonide est votre prince.
Tous les acteurs crient :
Vive Léonide !
PHOCAS.
Vive Léonide, et meure Héraclius !
CINTIA.
Arrêtez !
PHOCAS.
Prétendez-vous empêcher la mort d’Héraclius ?
CINTIA.
Oui, je l’empêche : il est venu sur votre parole et sur la mienne ; il faut la tenir ; et, si vous voulez le faire mourir, commencez par enfoncer votre poignard dans mon sein.
PHOCAS.
Quelle parole ai-je donc donnée ?
CINTIA.
De ne le faire mourir ni de l’emprisonner,
PHOCAS,
Eh bien ! pour vous et pour moi j’accomplirai ma promesse. Allez, vous autres, faites démarrer cette barque qui est sur la rive, percez-en le fond., . Madame, je le laisserai vivant, puisque je ne lui donne point la mort ; il ne sera point prisonnier, puisque je l’envoie courir la mer à son aise. Allez, qu’on l’enlève, qu’on le mette dans cette barque.