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TROISIÈME JOURNÉE

La troisième jouniéc ressemble aux doux autres. La reine Cintia donne toujours des concerts aux deux sauvages pour les polir ; et ces deux princes, qui sont devenus les meilleurs amis du monde, s’épuisent en galanterie sur les yeux et sur la voix de Cintia et de Libia. Enfin Libia découvre à Héraclius, en présence de Léonide, qu’Héraclius est le fils de Maurice.

Comment le savez-vous ? (dit Héraclius.) — C’est (répond Libia) que mon père me l’a dit quand il a craint que Phocas ne le fît mourir avec son secret.

LIBIA.

Oui, c’est à vous, Héraclius, qu’appartient l’empire invincible de Constantinople.

CINTIA.

Oui, non-seulement l’empire, mais aussi la Sicile où je règne, qui est une colonie feudataire,

LIBIA.

Mais tandis que Phocas vivra, il faut garder ce secret ; il y va de votre vie.

CINTIA.

Gardons bien le secret tant qu’il vivra ; car l’empereur est hydropique de mon sang, et il s’assouvirait du vôtre et du mien.

LIBIA.

Oui, gardons le secret, et voyez comment vous pourrez le déclarer par quelque belle action.

CINTIA.

Silence, et voyons comme vous pourrez vous y prendre.

LIBIA.

Si vous trouvez quelque chemin,

CINTIA.

Si vous trouvez quelque moyen,

LIBIA,

Je ne doute pas qu’au même moment

CINTIA.

Je ne doute pas que sur-le-champ

7. Théâtre. VL 33