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ACTE II, SCÈNE VIII. 475-

Au sortir du sénat venez à ma maison ;

iMcttez-vous près de moi pour que je m’en souvienne.

TRÉBONIUS.

(À part.)

Je n’y manquerai pas… Va, j’en serai si près Que tes amis voudraient que j’eusse été bien loin.

CÉSAR.

Allons tons au logis, huvons bouteille ensembles Et puis en bons amis nous irons au sénat,

BRUTUS, à part.

Ce qui paraît semblable est souvent différent. Mon cœur saigne en secret de ce que je vais faire.

(Us sortent tous, et César reste avec Calphurnie.)

SCÈNE VIII.

Lo théâtre représente une rue près du Capitole. Un devin, nommé A RÏEM IDORE. arrive en lisant un papier dans le fond du théâtre.

ARTÉMIDORE, lisant.

(c César, garde-toi de Brutus, prends garde à Cassius ; ne laisse point Casca rapprocher ; observe bien Cinna ; défie-toi de Trébouius ; examine bien Cimber ; Décius Brutus ne t’aime point ; tu as outragé Ligarius ; tous ces gens-là sont animés du même esprit ; ils sont aigris contre César. Si tu n’es pas immortel, prends garde h toi. La sécurité enhardit la conspiration. Que les dieux tout puissants te défendent !

« Ton fidèle Artémidore. »

Prenons mon poste ici. Quand César passera. Présentons cet écrit ainsi qu’une requête. Je suis outré de voir que toujours la vertu Soit exposée aux dents de la cruelle envie. Si César lit cela, ses jours sont conservés ; Sinon la destinée est du parti des traîtres.

(Il sort, et se mot dans un coin.) (Porcia arrive avec Lucius.) l’ORCIA, à Lucius.

Garçon, cours au sénat, ne me réponds point, vole. Quoi ! tu n’es pas parti ?

1. Toujours la plus grande fidélité dans la traduction. (Note de Voltaire.)