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Û72 JULES CÉSAR.

LE DOMESTIQUE.

Gardez-vous, disent-ils, de sortir de ce jour : En sondant l’avenir dans le soin des victimes, Vainoinont de leur bête ils ont cherché le cœur.

(H s’en va.) CKSAR.

Le ciel prétend ainsi se moquer des poltrons. César serait lui-même une bête sans cœur S’il était au logis arrêté par la crainte. Il sortira, vous dis-je ; et le danger sait bien ^ Que César est encor plus dangereux que lui. Nous sommes deux lions de la même portée ; Je suis l’aîné : je suis le plus vaillant des deux ; Je ne sortirais point !

CALPHURME.

Hélas ! mon cher milord. Votre témérité détruit votre prudence. Ne sortez point ce jour. Songez que c’est ma crainte, Et non la vôtre enfin qui doit vous retenir. Nous enverrons Antoine au sénat assemblé ; 11 dira que César est aujourd’hui malade. J’embrasse vos genoux ; faites-moi cette grâce.

CÉSAR.

Antoine dira donc que je me trouve mal ; Et pour l’amour de vous je reste à la maison.

SCÈNE VI.

DÉCIUS entre. f

CÉSAR, à Décius. j

Ah ! voilà Décius ; il fera le message, r


DECIUS. t

Serviteur et bonjour, noble et vaillant César : ! ^

Je viens pour vous chercher ; le sénat vous attend.

CÉSAR.

^ ous venez à propos, cher Décius Brutus. À tous les sénateurs faites mes compliments ; Dites-leur qu’au sénat je ne saurais aller.

1. ’Iraduit mot à mot. {Xote de Voltaire.)

I