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"274 DON PEDRH.

Vous présenter de loin, prosterné devant elle. Entrez dans le sénat, prenez place aux états ; La loi vous le permet ; je ne vous y crains pas ; Vous y pouvez tramer vos cabales secrètes ; Mais respectez ces lieux, et songez qui vous êtes,

TUANSTAMAUE.

Le fils du dernier roi prend plus de liberté ; Il s’explique en tous lieux ; il peut être écouté ; Il peut oll’rir sans crainte un pur et noble bommage. Home, le roi de France, et des grands le suffrage, Ont quelque poids encore, et pourront balancer Tout ce qu’à ma poursuite on voudrait opposer. Léonore est à moi, sa main fut mon partage.

DON PiiDHE.

Et moi, je vous défends d’y penser davantage.

TRANSVASAliE.

Vous me le défendez ?

DON PÈDRE.

Oui.

TRANSTAMARE.

De mes ennemis Les ordres quelquefois m’ont trouvé peu soumis.

DON PÈDRE.

Mais quelquefois aussi, malgré Rome et la France, En Castille on punit la désobéissance.

TRANSTAMARE.

Le sénat et mon bras m’affranchissent assez De ce grand châtiment dont vous me menacez,

DON PÈDRE.

Ils vous ont mal servi dans les champs de la gloire : Vous devriez du moins en garder la mémoire.

TRANSTAMARE,

Les temps sont bien changés. Vos maîtres et les miens. Les états, le sénat, tous les vrais citoyens, Ont enfin rappelé la liberté publique : On ne redoute plus ce pouvoir tyrannique, Ce monstre, votre idole, horreur du genre humain, Que votre orgueil trompé veut rétablir en vain. Vous n’êtes plus qu’un homme avec un titre auguste. Premier sujet des lois, et forcé d’être juste,

DON PÈDRE,

Eh bien ! crains ma justice, et tremble en tes desseins,