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Daphnis

Qu’ai-je entendu ! grands dieux !

les deux peres, ensemble.

Ah ! ma fille !

Glycère

Ah ! ma sœur !

Daphnis

Est-ce vous qui parlez, ma Glycère ?


Glycère, reculant.

,

Ah ! l’horreur !
Ote-toi de mes yeux ; ton seul aspect m’afflige.

Daphnis

Quoi ! c’est donc tout de bon ?

Glycère

Retire-toi, te dis-je ;
Tu me donnerais des vapeurs.


Daphnis

Eh ! qu’est-il arrivé ? Dieux puissants, dieux vengeurs.
En étiez-vous jaloux ? M’ôtez-vous ce que j’aime ?
Ma charmante maîtresse, idole de mes sens.
Reprends les tiens, rentre en toi-même ;
Vois Daphnis à tes pieds, les yeux chargés de pleurs.


Glycère

Je ne puis te souffrir : je te l’ai dit, je pense.
Assez net, assez clairement,
Va-t-en, ou je m’en vais.


Le père de Daphnis

Ciel ! quelle extravagance !

Daphnis

Prétends-tu m’éprouver par ces affreux ennuis ?
As-tu voulu jouir de ma douleur profonde ?


Glycère

Tu ne t’en vas point ; je m’enfuis :
Pour être loin de toi j’irais au hout du monde.


(Elle sort.)
QUATUOR
Les deux pères

Je suis tout confondu…

prestine

Je frémis…


Daphnis

Je me meurs !

Tous ensemble

Quel changement ! quelles alarmes !
Est-ce là cet hymen si doux, si plein de charmes ?