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Ta mail) tremble en touchaiU ; \ la coupe saci’éc ’ !..

ATRKF.

i’renible ciicor plus, perfide, et, reconnais Atrec.

Éli OPK.

Dieux ! quels maux je ressens ! 6 ma mère ! ù mon fils !… Je meurs !

(Elle tombe dans les bras d’IIippodamiu et de Tbyeste.) POI.ÉMON.

Affreux soupçons, vous êtes éclaircis.

ATRKE^.

Tu meurs, indigne Érope, et tu mourras, Thyesto. « Ton détestable fils est celui de l’inceste ; Kt ce vase contient le sang du malheureux : J’ai voulu de ce sang vous abreuver tous deux.

(La nuit se répand sur la scène, et on entend le tonnerre ; Atrée tire son épée.)

Ce poison m’a vengé ! glaive, achève…

T H VESTE.

Ah, barbare ! Tu mourras avant moi… la foudre nous sépare.

(Les deux frères veulent courir l’un sur l’autre, le poignard à la main ; Polémon et Idas les désarment.)

ATRÉE.

Crains la foudre et mon bras ; tombe, perfide, et meurs !

H I P P I) A M I E.

Monstres, sur votre mère épuisez vos fureurs : —Mon sein vous a portés, je suis la plus coupable.

(Elle embrasse Érope, et se laisse tomber auprès d’elle sur une banquette : les éclairs et le tonnerre redoublent.)

1. Même édition :

Celte coupe sacrée !…

2. La fin de cette pièce est ainsi rendue dans l’édition stéréotype :

POLÉMON.

Affreux soupçons, vous êtes éclaircis.

ATRÉE.

J’ai rempli les destins d’Atréo et de Thyeste ;

J’ai moi-même égorgé ce fruit de votre inceste ;

Et ce vase contient le sang d’un malheureux.

Vous l’avez bu, ce sang, couple ingrat, couple affreux :

Je suis vengé.

THYESTE.

Du moins tu me suivras, barbare ! Tu mourras avec moi… la foudre nous sépare…

I II tombe auprès d’Érope.) O ma femme ! ô mon fils !

H I p p o D A M I E.

Monstre de cruauté, Achève, ouvre ce sein, ces lianes qui t’ont porté !

I On entend le tonnerre, et les ténèbres couvrent la terre. | Le soleil fuit… la foudre éclaire tous tes crimes… Les enfers sous nos pas entrouvrent leurs abîmes… Tantale, applaudis-toi ; tes horribles enfants, Ainsi que tes forfaits partagent tes tourments. (Pendant qu’Hippodamie parle, Atrée s’appuie contre une colonne,

et est abimé dans l’horreur de son désespoir.) Mon Atrée est ton fils, tu dois lo reconnaître ; Et ses derniers neveux l’égaleront peut-être.