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ACTE CINQUIÈME.

SCÈNE I.

ÉROPE, TIIYESTE. MÉGARE.

TH VESTE, à Eiopc.

Je no puis tous l)]àmer de cet aveu sincère, Injurieux, terrible, et pourtant nécessaire. Il a réduit Atrée à ne plus réclamer Un liymen que le ciel ne saurait confirmer.

ÉROPE.

Ah [j’aurais dû plutôt expirer et me taire.

THYESTE.

(Juoil je vous vois sans cesse à vous-même contraire !

ÉnopE. Je frémis d’avoir dit la dure vérité.

THYESTE.

Il doit sentir au moins quelle fatalité

Dispose en tous les temps du sang des Pélopides.

Il voit qu’après un an de troubles, d’homicides,

Après tant d’attentats, triste fruit des amours,

Un éternel oubli doit terminer leur cours.

Nous ne pouvons enfin retourner en arrière ;

Il ne peut renverser l’éternelle barrière

Que notre hymen élève entre nous deux et lui.

Mes destins ont vaincu ; je triomphe aujourd’hui.

ï^ROPE.

Quel triomphe ! Êtes-vous hors de sa dépendance ? Votre frère avec vous est-il d’intelligence ? Atrée en me parlant s’est-il bien expliqué ? Dans ses regards affreux n’ai-je pas remarqué L’égarement du trouble et de l’inquiétude ? Polémon de son âme a longtemps fait l’étude ; Il semble être peu sûr de sa sincérité.