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\3i LKS bi : i, Ol’ll)ES.

Écarte eiicor do moi ce inouient rodoiilé. Mais la paix dans vos cœurs est-elle résolue ?

TU VESTE.

Cette paix est promise, elle n’est point conclue. Mais j’aurai dans Ar^’os encor des défenseurs ; Kt M} cène déjà m’a promis des vengeurs.

ÉnoPE. iMe préservent les cieux d’une nouvelle guerre ! Le sang pour nos amours a trop rougi la terre.

THYESTE.

Ce n’est que par le sang qu’en cette extrémité

Je puis soustraire Éropc à son autorité.

Jl faut tout dire enfin ; c’est parmi. le carnage

Que dans une heure au moins je vous ouvre un passage.

KROl’E.

Tu redoubles mes maux, ma honte, mon efTroi, Et l’éternelle horreur que je ressens pour moi. Thyeste, garde-toi d’oser rien entreprendre Avant qu’il ait daigné me parler et m’entendre.

THYESTE.

Lui, vous parler !… Mais vous, dans ce mortel ennui, Qu’avez-vous résolu ?

ÉROPE.

De n’être point à lui… Va, cruel, à t’aimer le ciel m’a condamnée.

THYESTE.

Je vois donc luire enfin ma plus belle journée.

Ce mot à tous mes vœux en tout temps refusé,

Pour la première fois vous l’avez prononcé :

Et l’on ose exiger que Thyeste vous cède !

Vaincu, je sais mourir ; vainqueur, je vous possède.

Je vais donner mon ordre ; et mon sort en tout temps

Est d’arracher Érope aux mains de nos tyrans.

SCÈNE II.

ÉROPE, MÉGARE.

MÉGARE,

Ah ! madame, le sang va-t-il couler encore ?

ÉROPE,

J’attends mon sort ici, Mégare, et je l’ignore.