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ACT1< II. SCRXE VI. 121

KUOPE.

\d, ne réclame point ces nœuds infortunés,

Et ces dieux, et riiynien… ils nous ont condamnés.

Osons-nous nous parler ?… Tremblante, confondue.

Devant qui désormais puis-je lever la vue ?

Dans ce ciel qui voit tout, et qui lit dans les cœurs.

Le rapt et l’adultère ont-ils des protecteurs ?

En remportant sur moi ta funeste victoire.

Cruel, t’es-tu flatté de conserver ma « gloire ?

Tu m’as fait ta complice… et la fatalité,

Qui subjugue mon cœur contre moi révolté,

Aie tient si puissamment à ton crime enchaînée,

Ou’il est devenu cher à mon âme étonnée ;

Que le sang de ton sang, qui s’est formé dans moi.

Ce gage de ton crime est celui de ma foi ;

Qu’il rend indissoluble un nœud que je déteste…

Et qu’il n’est plus pour moi d’autre époux que Thyeste.

THYESTE.

C’est un nom qu’un tyran ne peut plus m’enlever : La mort et les enfers pourront seuls m’en priver. Le sceptre de Mycène a pour moi moins de charmes.

SGExNE VI.

ÉIIOI’E, THYESTE, POLÉMON.

POLÉMON.

Seigneur, Atrée arrive ; il a quitté ses armes ; Dans ce peuple avec vous il vient jurer la paix,

THYESTE.

Crands dieux ! vous me forcez de haïr vos bienfaits.

POLÉMON.

\ ous allez à l’autel confirmer vos promesses.

L’encens s’élève aux cieux des mains de nos prêtresses.

Des oliviers heureux les festons désirés

Ont annoncé la fin de ces jours abhorrés

Où la discorde en feu désolait notre enceinte.

On a lavé le sang dont la ville fut teinte ;

Et le sang des méchants qui voudraient nous troubler

Est ici désormais le seul qui doit couler.