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ACTE QUATRIÈME

SCÈNE I. TANCRÈDE, LORÉDAN, CHEVALIERS.

(Marche guerrière : on porte les armes de Tancrède devant lui.) LORÉDAN.

Seigneur, votre victoire est illustre et fatale : Vous nous avez privés d’un brave chevalier Dont le cœur à l’État se livrait tout entier, Et de qui la valeur fut à la vôtre égale ; Ne pouvons-nous savoir votre nom, votre sort ?

TANCRÈDE, dans l’attitude d’un homme pensif et affligé.

Orbassan ne la su qu’en recevant la mort ; Il emporte au tombeau mon secret et ma haine. De mon sort malheureux ne soyez point en peine ; Si je puis vous servir, qu’importe qui je sois ?

LORÉDAX.

Demeurez ignoré, puisque vous voulez Têtre ;

Mais que votre vertu se fasse ici connaître

Par un courage utile et de dignes exploits.

Les drapeaux du croissant dans nos champs vont paraître

Défendez avec nous notre culte et nos lois ;

Voyez dans Solamir un plus grand adversaire ;

Nous perdons notre appui, mais vous le remplacez.

Rendez-nous le héros que vous nous ravissez ;

Le vainqueur d’Orbassan nous devient nécessaire.

Solamir vous attend,

TANCRÈDE.

Oui, je vous ai promis De marcher avec vous contre vos ennemis ; Je tiendrai ma parole : et Solamir peut-être