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ACTE HT, SCÈNE IV. 533

SCÈNE IV.

ARGiRE, dans un des côtés de la scène ; T ANCRE DE, sur le devant ; ALDAMON, loin de lui, dans l’enfoncement.

ARGIRE.

ciel ! avance mon trépas. mort ! viens me frapper ; c’est ma seule prière.

TANCRÈDE,

Noble Argire, excusez un de ces chevaliers Qui, contre le croissant déployant leur bannière, Dans de si saints combats vont chercher des lauriers. Vous voyez le moins grand de ces dignes guerriers. Je venais… Pardonnez… dans l’état où vous êtes, Si je mêle à vos pleurs mes larmes indiscrètes.

ARGIRE.

Ah ! vous êtes le seul qui mosiez consoler ; Tout le reste me fuit, ou cherche à m’accabler. Vous-même pardonnez à mon désordre extrême. À qui parlé-je ? hélas !

TANCRÈDE.

Je suis un étranger, Plein de respect pour vous, touché comme vous-même. Honteux, et frémissant de vous interroger ; ^Malheureux comme vous… Ah ! par pitié… de grâce, Une seconde fois excusez tant d’audace. Est-il vrai ?… votre fille !… est-il possible ?…

ARGIRE.

, Hélas ! H est trop vrai, bientôt on la mène au trépas.

TAXCRÈDE.

Elle est coupable ?

ARGIRE, avec des soupirs et des pleurs.

Elle est… la honte de son pèré.

TANCRÈDE.

Votre fille !… Seigneur, nourri loin de ces lieux. Je pensais, sur le bruit de son nom glorieux,

1 <(Il est très-naturel et mô.ne indispen>able, écrit Voltaire aux d’Argental, que Tancrède croie Ainénaïdo coupable, puisijuc son père même avoue à Tancrcde qu’il n’est que trop sur du crime de sa tillo. »