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ACTE III, SCKXE III..iM

ALDAMO.N.

Elle allait être unie Au fier persécuteur de vos jours glorieux : Le flambeau de Thymen s’allumait en ces lieux, Lorsqu’on a reconnu quelle est sa perfidie : C’est peu d’avoir changé, d’avoir trompé vos vœux. L’infidèle, seigneur, vous trahissait tous deux.

TANCP.ÈDE.

Pour qui ?

ALDAMON.

Pour une main étrangère, ennemie, Pour l’oppresseur altior de notre nation. Pour Solamir.

TA.NCIVÈDE,

ciel ! ô trop funeste nom ! Solamir !.., Dans Byzance il soupira pour elle : Mais il fut dédaigné, mais je fus son vainqueur ; Elle n’a pu trahir ses serments et mon cœur ; Tant d’horreur n’entre point dans une âme si belle : Elle en est incapable.

ALDAMON.

A regret j’ai parlé ; Mais ce secret horrible est partout révélé.

TANCPiÈDE.

Écoute : je connais l’envie et l’imposture :

Eh ! quel cœur généreux échappe à leur injure !

Proscrit dès mon berceau, nourri dans le malheur.

Mais toujours éprouvé, moi qui suis mon ouvrage,

Qui d’États en États ai porté mon courage.

Qui partout de l’envie ai senti la fureur.

Depuis que je suis né, j’ai vu la calomnie

Exhaler les venins de sa bouche impunie.

Chez les républicains, comme à la cour des rois ’.

Argire fut longtemps accusé par sa voix ;

Il souffrit comme moi : cher ami, je m’abuse.

Ou ce monstre odieux règne dans Syracuse ;

Ses serpents sont nourris de ces mortels poisons

Que dans les cœurs trompés jettent les factions.

De l’esprit de parti je sais quelle est la rage :

1. Voyez, page 530, la note des éditeurs de Kehl.