Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/537

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE III, SCbNE I. 527

Ces murs toujours sacrés pour le cœur le plus tendre, • Ces murs qui m’ont \u naître, et dont je suis banni Apprends-moi dans quels lieux respire Aménaïde !

ALDAMON.

Dans ce palais antique où son père réside ;

Cette place y conduit : plus loin vous contemplez

Ce tribunal auguste, où l’on voit assemblés

Ces vaillants chevaliers, ce sénat intrépide,

Qui font les lois du peuple, et combattent pour lui,

Et qui vaincraient toujours le musulman perfide

S’ils ne s’étaient privés de leur plus grand appui.

Voilà leurs boucliers, leurs lances, leurs devises,

Dont la pompe guerrière annonce aux nations

La splendeur de leurs faits, leurs nobles entreprises.

Votre nom seul ici manquait à ces grands noms.

TAXGRÈDE.

Que ce nom soit caché, puisqu’on le persécute ; Peut-être en d’autres lieux il est célèbre assez,

(À SOS écuycrs.)

Vous, qu’on suspende ici mes chiffres effacés ; Aux fureurs des partis qu’ils ne soient plus en butte ; Que mes armes sans faste, emblème des douleurs. Telles que je les porte au milieu des batailles, Ce simple bouclier, ce casque sans couleurs, Soient attachés sans pompe à ces tristes murailles.

(Les écuyers suspendent ses armes aux places vides, au milieu des autres trophées.

Conservez ma devise, elle est chère à mon cœur ; Elle a dans mes combats soutenu ma vaillance ; Elle a conduit mes pas, et fait mon espérance ; Les mots en sont sacrés ; c’est l’amour et l’honneur.

Lorsque les chevaliers descendront dans la place, \ous direz qu’un guerrier, qui veut être inconnu, Pour les suivre au combat dans leurs murs est venu. Et qu’à les imiter il borne son audace.

(À Aldaraon.j

Quel est leur chef, ami ?

ALDAMON.

Ce fut depuis trois ans. Comme vous l’avez su, le respectable Argire.

TA^Cr.ÈDE, à part.

Père d’Aménaïdel…