Vous !
Cet entretien sera ma ressource dernière :
Vous jugerez après si j’ai dû résister.
Non, ce n’était pas lui qu’il fallait consulter :
Mais je veux bien encor souffrir cette entrevue.
Je crois qu’à la raison son âme enfin rendue
N’osera plus prétendre à cet honneur fatal
De me désobéir, et d’être mon rival.
Il m’enleva son prince, il vous a possédée.
Que de crimes ! Sa grâce est encore accordée :
Qu’il la tienne de vous, qu’il vous doive son sort ;
Présentez à ses yeux le divorce ou la mort :
Oui, j’y consens. Octar, veillez à cette porte.
Vous, suivez-moi. Quel soin m’abaisse et me transporte !
Faut-il encore aimer ? Est-ce là mon destin ?
Je renais, et je sens s’affermir dans mon sein
Cette intrépidité dont je doutais encore.
Scène V.
Ô toi, qui me tiens lieu de ce ciel que j’implore,
Mortel plus respectable et plus grand à mes yeux
Que tous ces conquérants dont l’homme a fait des dieux !
L’horreur de nos destins ne t’est que trop connue ;
La mesure est comblée, et notre heure est venue.
Je le sais.
Sauver le rejeton de nos malheureux rois.
Il n’y faut plus penser, l’espérance est perdue ;