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Non loin de ces tombeaux où ce précieux gage
À l’œil qui le poursuit fut caché par tes mains :
De ces tombeaux sacrés je sais tous les chemins ;
Je cours y ranimer sa languissante vie,
Le rendre aux défenseurs armés pour la patrie,
Le porter en mes bras dans leurs rangs belliqueux,
Comme un présent d’un dieu qui combat avec eux.
Nous mourrons, je le sais, mais tout couverts de gloire ;
Nous laisserons de nous une illustre mémoire.
Mettons nos noms obscurs au rang des plus grands noms,
Et juge si mon cœur a suivi tes leçons.

zamti

Tu l’inspires, grand dieu ! Que ton bras la soutienne !
Idamé, ta vertu l’emporte sur la mienne ;
Toi seule as mérité que les cieux attendris
Daignent sauver par toi ton prince et ton pays[1].


FIN DU QUATRIÈME ACTE.

  1. « Le caractère de Zamti, dit M. Hippolyte Lucas, devient comique comme celui de Georges Dandin. » Mais Voltaire lui-même avait senti tout le premier le ridicule de ce rôle. Il ne voulait pas de Zamti : « La situation d’un homme a qui on veut ôter sa femme a quelque chose de si avilissant pour lui qu’il ne faut pas qu’il paraisse : sa vue ne peut faire qu’un mauvais effet. » Ainsi écrivait-il à d’Argental ; mais d’Argental voulait cinq actes, et il fallut imaginer un Zamti. (G. A.)