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284 VARIANTES DE R031E SAUVÉE.

Vous gardez devant lui ce silence timide ! Vous ménagez encore un époux parricide !

C ATI LIN A.

Consul, elle est d’un sang que l’on doit détester ; Mais elle est mon épouse, il la faut respecter.

ClCÉFiON.

Crois-moi, je ferai |)lus, je la vengerai, traître !

(A Aurélie.) Eh bien ! si devant lui vous craignez de paraître, Daignez de votre père attendn ? le vengeur, Et renfermez chez vous votre juste douleur. Là je vous parlerai.

A u R i : L I E. Que pourrai-je vous dire ? Le sang d’un père parle, et devrait vous suffire. Sénateurs, tremblez tous… le jour est arrivé…

  • Je ne le verrai pas… mon sort est achevé.

Je succombe.

c ATI LIN A.

A3ez soin de cette infortunée.

CICÉRON.

Allez, qu’en son palais elle soit ramenée.

(On l’emmène.)

G ATI LIN A.

Qu’ai-je vu, malheureux ! je suis trop bien puni.

CÉTHÉr, L’S.

À ce fatal objet, quel trouble t’a saisi ? Aurélie à nos pieds a demandé vengeance ; Mais si tu servis Rome, attends t : i récompense.

CICÉRON.

Qu’entends-je ? Ah ! sénateurs, en proie à votre sort. Ouvrez enfin les yeux que va fermer la mort. Sur les bords du tombeau, réveille-toi, patrie !

(En montrant Catilina.) Vous avez déjà vu l’essai de sa furie. Ce n’est qu’un des ressorts par ce traître employés ; Tous les autres en foule ici sont déployés. On lève des soldats jusqu’au milieu de Rome ; On les engage à lui, c’est lui seul que l’on nomme. Que font ces vétérans dans la campagne épars ? Qui va les rassembler au pied de nos remparts ? Que demande Lecca dans les murs de Préneste ? Traître, je sais trop bien tout l’appui qui te reste. Mais je t’ai confondu dans l’un de tes desseins ; J’ai mis Rome en défense, et Préneste en mes mains. Je te suis en tous lieux, à Rome, en Étrurie ; Tu me trouvés partout épiant ta furie. Combattant tes projets que tu crois nous cacher ; Chez tous tes confidents ma main va le chercher. Du sénat et de Rome il est temps que tu sortes. Ce n’est pas tout, Romains, une armée est aux portes. Une armée est dans Rome, et le fer et les feux Vont renverser sur vous vos temples et vos dieux. C’est du mont Aventin que partiront les flammes