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274 VARIANTES DE ROME SAUVÉE.

J’attends Catilina ; son âme inquiétée Semble, depuis deu\ jours, incertaine, agitée ; Peut-être qu’en secret il redoute aujourd’hui La grandeur d’un dessein trop au-dessus de lui. Reconnu, découvert, il tremblera peut-être. La crainte quelquefois peut ramener un traître. Toi, ferme et noble appui de notre liberté. Va de nos vrais Romains ranimer la fierté : Rallume leur courage au feu de ton génie, Et fais, en paraissant, trembler la tyrannie.

Coite scène entre Caton et Cicéron précédait, dans les premières éditions, la scène entre Cicéron et Catilina, et commençait le deuxième acte. (K.’ — Voyez mon observation à la fin de la vaiiante de la page 222, vers 2. (B.)

Paoe*226, acte II. — Dans l’édition de Berlin, chez Étienne de Bourdeaux, 1752, le deuxième acte commençait ainsi :

SCÈNE I. CATILINA, CÉTHÉGUS.

CATILINA.

(létbcgus, l’heure approche où cette main hardie Doit de Rome et du monde allumer l’incendie.

CKTHF.GUS.

Hâtons l’instant fatal, il peut nous échapper ;

J’écoutais Cicéron, et j’allais le frapper

Si j’avais remarqué qu’il eût eu des indices

Du danger qu’il soupçonne et du nom des complices.

CATILINA.

Non, Ccthégus, crois-moi, ce coup prématuré Soulèverait un peuple inconstant, égaré. Armerait le sénat, qui flotte et qui s’arrête ; La tempête à la fois doit fondre sur leur tête ; Que Rome et Cicéron tombent du même fer, Que la foudre en grondant les frappe avec l’éclair. Leutulus viendra- t-il ?

CÉTHÉGUS.

Compte sur son audace : Tu sais comme ébloui des grandeurs de sa race A partager ton règne il se croit destiné.

CATILINA.

Qu’à cet espoir frivole il reste abandonné ; Conjuré sans génie, et soldat intrépide. Il peut servir beaucoup, mais il faut qu’on le guide. Et le fier Clodius ?

C É T H É G U S.

Il voudrait de ses mains