Bientôt dans le sénat nous pourrons te l’apprendre.
De ta poursuite vaine on saura s’y défendre.
Nous verrons si, toujours prompt à nous outrager,
Le fils de Tullius nous ose interroger.
J’ose au moins demander qui sont ces téméraires.
Sont-ils, ainsi que vous, des Romains consulaires,
Que la loi de l’état me force à respecter,
Et que le sénat seul ait le droit d’arrêter ?
Qu’on les charge de fers ; allez, qu’on les entraîne.
C’est donc toi qui détruis la liberté romaine ?
Arrêter des Romains sur tes lâches soupçons !
Ils sont de ton conseil, et voilà mes raisons.
Vous-mêmes, frémissez. Licteurs, qu’on m’obéisse.
(On emmène Septime et Martian)
CATILINA
Implacable ennemi, poursuis ton injustice ;
Abuse de ta place, et profite du temps.
Il faudra rendre compte, et c’est où je t’attends.
Qu’on fasse à l’instant même interroger ces traîtres.
Va, je pourrai bientôt traiter ainsi leurs maîtres.
J’ai mandé Nonnius : il sait tous tes desseins.
J’ai mis Rome en défense, et Préneste en mes mains.
Nous verrons qui des deux emporte la balance,
Ou de ton artifice, ou de ma vigilance.
Je ne te parle plus ici de repentir ;
Je parle de supplice, et veux t’en avertir.
Avec les assassins sur qui tu te reposes,
Viens t’asseoir au sénat, et suis-moi, si tu l’oses.